Les champignons aussi sont menacés d'extinction
Le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dévoile la première liste rouge des espèces de champignons menacées d’extinction. L'occasion de se rendre compte des pressions que subissent ces espèces essentielles et du manque de connaissance pour les évaluer.
C’est une grande première pour les champignons. Le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dévoile la première liste rouge des espèces de champignons menacées d’extinction.
Bolets, lactaires et tricholomes, trois groupes de “champignons à chapeau”, figurent sur cette toute première liste, construite en partenariat avec l’Office français de la biodiversité (OFB), le Muséum national d’Histoire naturelle et l’Association pour le développement d'outils naturalistes et informatiques pour la Fonge (AdoniF).
“9% des champignons à chapeau pourraient disparaître”
Sur les 319 espèces de champignons recensées sur le territoire métropolitain : 12 sont menacées et 16 sont quasi menacées.
Destruction de leurs habitats naturels, transformation de forêts en terres agricoles, urbanisation, changement climatique… Les pressions sur les champignons sont nombreuses.
Parmi ces pressions, l’aménagement des montagnes pourrait mener à l’extinction de deux espèces de champignons, classées en danger critique d’extinction, soit le niveau de menace le plus élevé. Depuis 2019, le Lacatire des saules réticulés (Lactarius salicis-reticulatae) est ainsi porté disparu. Un des derniers sites alpins où il était présent a été détruit pour le développement d’une station de ski. Le Lactaire jaune et lilas (Lactarius flavopalustris) pourrait suivre la même trajectoire. L’espoir demeure néanmoins chez les scientifiques, qui préconisent de mener des prospections pour retrouver des traces de ces espèces.
Vers une protection des champignons ?
En France : “aucune espèce de champignons ne fait à ce jour l’objet d’un programme de conservation dédié ou de mesures spécifiques de protection”, rappelle le Comité français de l’UICN. Ces nouvelles données devraient permettre de changer la donne, et il était temps !
En effet, faute de données, un quart des espèces recensées en France n’ont pu être évaluées pour cette première édition de la Liste rouge des champignons.