L’Océan sur grand écran, une exposition pour découvrir la mer à travers le cinéma
Envie d’un ciné, de bouquiner ou d’aller au musée ? Chaque mois, La Corneille vous présente une actualité culturelle en lien avec le vivant. En février, cap sur le 7e art au musée national de la Marine avec l’exposition “Objectif mer : l’océan filmé”.
De Méliès aux films de Disney en passant par le commandant Cousteau, avec cette exposition conçue en partenariat avec la Cinémathèque française, préparez-vous à une traversée dans l’histoire du cinéma maritime !
Un monde vivant tantôt fantasmé…
Les océans représentent plus de 70% de la surface de la Terre et pourtant ils demeurent largement inconnus, de quoi enflammer l’imagination des artistes dont les premiers cinéastes. Parmi ceux-là, nous découvrons lors de la visite plusieurs œuvres du réalisateur français George Méliès. L’exposition nous dévoile notamment un petit échantillon de ses nombreux dessins préparatoires, dont ceux faits pour Le Royaume des fées. À l’occasion de ce film réalisé en 1903, Méliès transforme son studio de Montreuil en abysses surnaturels où se déploient des créatures à mi-chemin entre poésie et film d’horreur.
Le bestiaire marin issu du 7e art s’est largement étoffé depuis les débuts du cinéma. Au fil de son parcours, le visiteur rencontre des créatures parfois effrayantes comme la tête - en carton pâte heureusement - du requin des Dents de la mer (1975), et d’autres plus séduisantes comme la créature mi-homme, mi-amphibien du film La Forme de l’eau (2017) de Guillermo del Toro, dont le masque est exposé.
…tantôt exploré et documenté
Si le cinéma propose souvent une lecture fantasmée de l’océan, nous découvrons durant l’exposition qu’il a pu aussi participer à sa meilleure connaissance. Les frères Williamson parviennent ainsi à filmer pour la première fois le fond des océans au début du XXe siècle à l’aide du “Photosphère”. Des photographies de ce système ingénieux inventé par leur père qui permet d’abriter un cameraman sous la mer sont présentées.
Fictions ou documentaires, le cinéma sous-marin a pris son essor au cours du XXe siècle grâce à de nombreuses innovations techniques qui ont permis d’aller au-delà des prouesses du Photosphère. Il est néanmoins regrettable que l’exposition ne questionne pas en retour l’impact de l’industrie du cinéma sur la biodiversité marine.
L’exposition met également en lumière les explorations menées par certains cinéastes comme Robert Flaherty au début du XXe siècle dans la baie d’Hudson. Nous pouvons observer plusieurs de ses carnets de voyages dans lesquels il collecte différentes informations notamment sur les populations inuits ou encore sur la faune et la flore du Grand Nord.
Des écosystèmes à préserver
Les océans, effrayants ou merveilleux, sont aussi des vastes écosystèmes à préserver. Comme nous le rappelle l’exposition, le cinéma joue un rôle important en matière de sensibilisation aux enjeux de la biodiversité. La visite se conclue d’ailleurs par des extraits du film Océans (2010) réalisé par Jacques Perrin et Jacques Cluzaud.
Dans ce documentaire, récompensé aux césars, près d’une centaine d’espèces marines sont capturées par la caméra dont certaines n’avaient jamais été filmées jusqu’à alors. Quatre années ont été nécessaires pour réaliser ce film qui dénonce en particulier la dégradation et la pollution des écosystèmes marins.
“Objectif mer : l’océan filmé”, exposition temporaire du 13 décembre 2023 au 5 mai 2024, Musée national de la Marine de Paris, billets entre 5 et 15€