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Depuis son canapé ou dans la forêt d’à côté, “on peut tous avoir une rencontre avec le vivant”

S'émerveiller
Depuis son canapé ou dans la forêt d’à côté, “on peut tous avoir une rencontre avec le vivant”
La Corneille
9/5/2024

La diversité du vivant est affaire d’histoires. Des rencontres inattendues, aux sons incongrus, Laurent Tillon et Chasseur de sons se sont prêtés à l’exercice de la Veillée, pour nous raconter leurs plus belles épopées sauvages, au coin du feu.

La rencontre avec le vivant commence parfois là où on ne l’attend pas. À travers un poème, comme celui présenté par Stacy Algrain en inauguration de cette deuxième veillée. Une envie d’enregistrer son chien, à l’instar de la naissance du travail de Chasseur de sons. Ou alors tomber nez à nez avec un chêne suite à une chute à vélo, comme pour Laurent Tillon.

Il n’y a pas de mauvaises façons d’entrer en résonance avec la biodiversité, mais des plus simples aux plus alambiquées, ces rencontres se transforment souvent en épopées. Des histoires faites de découvertes et de fascinations que les intervenants ont partagé autours du feu avec le public de La Corneille, au studio Cenvingquatre de Pixelis, le 30 avril dernier.

Une épopée sonore en plein cœur de Paris

À la tombée de la nuit, en plein centre de Paris, nous avons ainsi commencé par fermer les yeux pour écouter le vivant. “Silencieux pour nos oreilles et si petits pour nos yeux, les animaux et les plantes sont pourtant bien perceptibles”, a insisté Chasseur de sons, en nous faisant découvrir ses trouvailles. C’est à partir d’enregistrements sonores de ses voyages ou de son animal de compagnie que cet ingénieur mécanique de formation s’est mis en quête de rendre compte de la symphonie de la nature. Arbres qui craquent ou fourmis qui se déhanchent ; nous avons tenté avec lui de percer grâce à l’écoute quelques mystères du vivant.

Pour analyser les bruits de la forêt et de ses pensionnaires, il pourra désormais compter sur l’aide de Laurent Tillon, biologiste spécialiste des forêts, qui a pris le relais de la narration au coin du feu. “Je vais tenter de vous convaincre que se faire chier dessus par des chenilles en forêt peut vous faire du bien”, a-t-il lancé à l’assemblée, en initiant l’incroyable histoire de sa découverte avec les arbres.

Des histoires au coin du feu

Au cours d’une balade à vélo dans la forêt de Rambouillet, le jeune Laurent tombe et “déchaîne auprès d’un chêne”. C’est le coup de foudre. Cet arbre devant lequel il chute, va devenir son chêne, le compagnon sous lequel il médite ou dors des nuits entières à la belle étoile. C’est à travers ces moments de complicité particuliers, qu’il observe un drôle de phénomène.

À l’arrivée du printemps, la chenille de la tordeuse verte sort de l’œuf pour glisser vers le bourgeon des chênes et grignoter les premières feuilles. Pour se défendre, les arbres produisent en retour une sorte de poison qui “donne la chiasse” aux lépidoptères. En se promenant sous la cime des arbres, nous sommes alors susceptibles de recevoir quelques gouttes de fientes, ainsi que l’émission d’un petit champ électrique d’ions négatifs envoyé par l’arbre pour se défendre. En plus de la marche, ces éléments sont bénéfiques pour notre santé et notamment réduire les risques cardiovasculaires. Ce qui fait dire à Laurent Tillon que “pendant la pandémie, il aurait fallu nous envoyer en forêt et que ce soit remboursé par la Sécurité sociale”.

Elles en pensent quoi les autres espèces ?

Si le bénéfice du contact avec la nature n’est plus à prouver, qu’en est-il du côté des autres espèces, "qu’est-ce qu'il pense de vous votre chêne ?”, interroge un membre du public. “Honnêtement, j’en sais rien”, répond franchement Laurent Tillon, qui raconte alors que cette question revient souvent lorsqu’il observe les chauves-souris. “Je ne sais pas ce qu’une chauve-souris a dit à ses collègues, mais impossible d’en attraper une, ce soir-là”, expose-t-il en mimant les chiroptères, évitant soigneusement le filet. “Leur cerveau fait 6 grammes et elles ont pourtant une intelligence qui nous dépasse. Je me demande quelle conscience elles ont de nous ?”, s’interroge-t-il.

La conscience du vivant, elle peut de notre côté, intervenir au quotidien. À la croisée de la méditation et de l’histoire qu’on raconte avant d’aller se coucher, la soirée s’est terminée sur la lecture d’un texte inédit sur la façon de percevoir un arbre, de la forêt jusqu’au meuble. Un récit original écrit de la plume de Stacy Algrain et conté avec duo avec la comédienne Marine Giraudet, fondatrice de la compagnie arborescente.e.s, tandis que tout le monde était invité à s’allonger en fermant les yeux. Une façon de repartir dans le tumulte de la ville, des rêves et des histoires plein la tête.

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