Tout savoir sur la Couleuvre helvétique
Entre phobie et fascination, les serpents ne laissent personne indifférents. La couleuvre helvétique, pourtant inoffensive pour les humains, ne fait pas exception et possède même des capacités extraordinaires, que nous vous proposons de découvrir avec cette fiche espèce réalisée en collaboration avec Humanité Biodiversité.
À la découverte de... Natrix helvetica
La couleuvre helvétique (Natrix helvetica), autrefois considérée comme une sous-espèce de la couleuvre à collier (Natrix natrix), est désormais reconnue comme une espèce à part entière. Elle se différencie néanmoins de cette dernière par des barres noires sous les yeux et à l'avant du museau. Principalement diurne (qui évolue le jour), elle se nourrit presque exclusivement d'amphibiens tels que des grenouilles, crapauds et tritons. Dépourvue de venin (aglyphe), elle avale ses proies vivantes. Ce serpent présente une tête large et triangulaire, des pupilles rondes et une langue fourchue. Son corps, couvert d'écailles carénées, varie en couleur du vert-olive au brun ou gris, souvent orné de barres sombres.
Plongée dans l'histoire de la couleuvre helvétique
La couleuvre helvétique est à l’origine de légendes et de croyances populaires. Selon l’une d’elles, les serpents pénètrent dans les étables, s'enroulent autour des pieds des vaches pour se nourrir de leur lait. Cette croyance prend son origine du liquide blanchâtre qui s’échappe de leur corps une fois tuée par l’éleveur. Il leur arrive effectivement de s’aventurer dans les étables attirées par la chaleur et le fumier humide pour pondre leurs œufs. En revanche, ce liquide n’est pas du lait, mais un moyen pour le serpent de se défendre des prédateurs en dégageant une forte odeur.
L'expression "avaler une couleuvre" fait également partie du folklore lié à ces serpents et renforçant la méfiance et l’antipathie autour de cette espèce. En effet, elle symbolise le fait d'accepter quelque chose de désagréable ou d'humiliant sans protester. L’origine de cette expression remonte à l'époque où des hôtes malicieux servaient des couleuvres à la place des anguilles à leurs invités. Les deux espèces se ressemblant, les invités ne remarquaient pas la différence et avalaient sans protester, prouvant ainsi qu'ils pouvaient "gober n’importe quoi".
Comment protéger la couleuvre helvétique
La couleuvre helvétique présente des prédateurs naturels tels que des oiseaux, des mammifères carnivores et autres serpents. Mais si ses populations sont en déclin, c’est surtout à cause de menaces d'origine humaine.
L'anthropisation des milieux, notamment l'artificialisation des berges des cours d'eau, l'assèchement des zones humides, la fragmentation de l'habitat, la dégradation de leur environnement et la pollution des zones humides (pesticides, polluants chimiques, etc) contribuent à la diminution de leurs proies, tandis que la circulation routière les rend vulnérables aux collisions avec les véhicules.
Pour favoriser la couleuvre helvétique, la priorité est donc de limiter ces menaces et de mettre en place des mesures de gestion en faveur des amphibiens (son mets favori) telles que la création de passages à petite faune et la remise en état des sites de reproduction.
Enfin, la sensibilisation des citoyens autour de ce serpent et particulièrement sur le fait qu’il est inoffensif pour l’homme est primordiale. Lorsqu'elle est dérangée, la couleuvre helvétique peut adopter divers comportements de défense, notamment l'intimidation en s'aplatissant sur le sol pour imiter une vipère, la fuite dans l'eau, le sifflement et même la simulation de la mort (thanatos) mais elle ne mord que très rarement et sa morsure ne possède pas de venin.
Une fiche-espèce réalisée à partir des ressources pédagogiques Oasis Nature de l'association Humanité Biodiversité. Découvrez d'autres espèces sur notre page dédiée.